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Le secours Spéléo et les transmissions.

L'ADRASEC38 est l'association des radio-amateurs au service de la sécurité-civile de l'Isère. Elle travaille depuis quelques années collaboration avec la SSSI pour améliorer les transmissions souterraines lors des secours spéléos.De nombreux spéléos radio-amateurs ou électroniciens participent activement à ces recherches.

Pour le Système Nicola, voir aussi le site de Graham Naylor

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Article sur le système Nicola

par Graham NAYLOR (SSSI), traduction française R. POUGET (ADRASEC38)

 

« Crssshh... Beeep... Ici la surface qui appelle le troisième étage. Il est 10 heures, et c'est notre premier appel du matin, à vous. »

 

"Ce n'est pas encore de la FM stéréo mais ça marche. !" c'est ainsi que France 3 télévision décrivait le système NICOLA pendant les tests effectués à la Dent de Crolles avec ce nouveau système de communication.

La recherche dans les techniques de communications souterraines est un défi relevé par les spéléos de France et de Grande Bretagne avec le concours des radioamateurs basés dans la région Grenobloise.

Le besoin pour une bonne méthode de communication entre la surface et le réseau souterrain fut cruellement mis en évidence dans l'été de 1996 quand Nicola Dollimore ( ndt :Nicola, prénom féminin anglais est l'équivalent de Nicole), bien connue des membres du club spéléo de l'université d''Oxford perdit la vie à cause de la rapide montée des eaux dans le réseau actif du Gouffre Berger (Vercors, FRANCE). L'équipe de surface fut absolument frustrée de ne pas pouvoir avertir l'équipe engagée dans le réseau souterrain de l'arrivée d'un énorme orage de pluie à cause du manque de moyens technologiques valables. Le développement de moyens de communications avec une équipe engagée sous terre n'aurait pas seulement aidé à avertir la surface de cet accident, mais aurait aussi procuré une véritable assistance aux équipes engagées sous terre pendant cette longue semaine de secours qui suivit. Cet à cette fin et pour rendre possible cette technologie que Nick Perrin, l'époux de Nicola, recueillit de l'argent à travers une fondation créée à la mémoire de Nicola Dollimore.

Le projet de communiquer entre la surface et le sous-sol fut lancé à la fin de l'année dernière par la l'étude d'un équipement permettant la communication vocale à travers 500m de roche (mesure adaptée aux profondeurs courantes) et aussi d'un équipement pour envoyer un simple message (par exemple d'alerte) vers un spéléo équipé d'un petit récepteur de type Alphapages Bip Bip.

L'Isère, département Français (préfecture Grenoble), s'est montrée particulièrement fertile dans le développement de ce système. Ceci n'est pas seulement dû à l'extraordinaire expérience et savoir faire de ses techniciens, (ce sont parmi les plus compétents ingénieurs en électronique de tous les départements de France, et en fait, beaucoup de technologies étudiées par des groupes travaillant ailleurs sur le sujet sont là, rassemblées et connues), mais plutôt à cause de l'implication et de l'intérêt porté par l'équipe de sauvetage SSSI (Société de Secours Spéléo de l'Isère) pour les tests radio entrepris avec motivation par les radioamateurs locaux de l'ADRASEC 38 (Association Des Radioamateurs au service de la SEcurité Civile).

Un net besoin fut formulé pour augmenter la portée du Molephone (développé par Bob Mackin dans les années 70 et 80 et utilisé depuis des années en Isère) de 200 m au-delà de 500m.

Un séminaire technique pendant un week-end de janvier à Crolles réunit plusieurs experts de tous les points d'Europe pour faire l'état des travaux sur cette technologie. Une équipe venue de Suisse (Felix Ziegler, Christian Ebi et Jacques Hurni) impressionna tous les présents avec les performances de leur équipement utilisant les courants telluriques au lieu des boucles magnétiques utilisées classiquement par des équipements tel que le Molephone. Les membres représentants du CREG (The British Cave Reserch Association interest group) concerné par l'utilisation d'électronique et de radio sous terre, fit la démonstration d'un émetteur/récepteur à bande latérale unique développé par John Hey et opérant sur 87 KHz. Dans les jours suivant ce rassemblement, la décision fut prise de construire une paire de ces appareils sur la base de l'appareil réalisé par John Hey en utilisant un amplificateur de puissance HF modifié pour piloter un transformateur élévateur de tension (de 1 à 300 V) nécessaire à l'injection du courant HF dans le sol.

Les premiers tests au Gouffre Berger ont permis une transmission à la cote -640 m (salle Saint Mathieu) à travers 500 m de roche, toute fois la réception en surface fut moins bonne qu'en sous sol à cause des bruits atmosphériques (parasites) qui perturbent souvent la réception à basse fréquence. Cet exploit fut considéré comme un grand succès car ce point du réseau est vraiment significatif, juste avant « les Couffinades », la partie après laquelle il y a le plus de risques de crues, ainsi cela permettrait une communication avec la surface avant de s'engager dans la partie aquatique du réseau.

Dans l'été, pendant la conférence de l'UIS en Suisse, les experts en communications souterraines du monde entier se réunirent encore, cette fois ci avec d'autres experts venant du Canada (Ian Drummond), d'Amérique (Franck Reid), et d'Australie (Neville Michie et Mike Lake). Cette conférence à MUOTATHAL prés du gouffre du Holloch, fut un stimulant pour de vives discussions et une nouvelle impulsion pour les développements. Les tables à dessins étaient encombrées de nombreux schémas et beaucoup d'essais furent réalisés pour comprendre pleinement la transmission d'un signal à travers la roche. Il y eut toute fois trois points principaux ou les recherches furent concentrées.

1 - Le positionnement des électrodes à travers lesquelles le courant est injecté, (avec de longs piquets de tente comme pieux...), est vraiment critique pour une bonne transmission.

2 - Le type des strates géologiques et leur orientation par rapport à la direction de propagation affectent énormément l'efficacité de la transmission.

3 - Pour ces basses fréquences utilisées pour ce type de transmission, il y a une contribution significative, des parasites atmosphériques au bruit de fond, particulièrement la nuit et l'été.

 

Deux autres unités ont été construites par l'ADRASEC 38, réalisation beaucoup plus industrielle que les prototypes, pour être utilisées dans les opérations de secours spéléo en Isère.

Des essais supplémentaires des radios prototypes du système Nicola ont été réalisés en Octobre, (qui furent montrés à la télévision par France 3), pour démontrer des communications au-delà de 800m au coeur de la Dent de Crolles, depuis les deux entrées, le Trou du Glaz et le Guiers Mort. Ce fut encore une étape significative qui démontra les possibilités de communication entre n'importe quel point du complexe réseau d'un total de 55 kilomètres de galeries, entre l'entrée et la sortie de la traversée classique .

L'équipe locale de secours est fréquemment appelée pour rechercher des disparus dans ce complexe réseau. C'est une recherche effectuée en 1996 qui mis en évidence le besoin d'un système de Bip Bip, tel qu'un récepteur de messages, pour alerter tous les participants que les disparus sont retrouvés et que la recherche est terminée. Le développement d'un tel appareil récepteur de messages, compact, est le nouveau sujet d'une amélioration du Système Nicola.

L'auteur souhaite que soient reconnus les énormes efforts ainsi que le travail réalisé par les nombreux membres de SSSI et de l'ADRASEC 38.

 

Pour plus d'informations techniques contactez Graham NAYLOR

Fig 1 Système NICOLA, émetteur récepteur en bande latérale unique par déphasage.

 


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Bilan des travaux de l'ADRASEC 38 et de la SSSI.

La remontée à la surface d'informations est toujours un problème pour le secours spéléo compte tenu des délais que cela nécessite.

En 1993 monsieur Albert OYHANCABAL conseiller technique départemental spéléo de l'Isère a demandé à l'ADRASEC 38 d'intervenir pour améliorer nos transmissions sous terre et à la surface dans le cadre d'un secours spéléo. En 1994, J-J Fauchez a tenté des essais qui ont prouvé que les longueurs d'ondes plus courtes que celles utilisées généralement sont très favorables pour faire de longues distances sous terre. En Janvier 1997 un cahier des charges est transmis à l'ADRASEC 38. Débute alors une collaboration plus étroite entre les deux associations. Fin Janvier 1997 l'ors d'une journée de présentation de la SSSI aux établissements PELTZ une réunion technique des "spécialiste radio" Anglais, suisses et Français permet de faire une synthèse des méthodes utilisées.

Après de nombreux travaux et essais, deux systèmes différents ont été mis au point :

Ils peuvent être complémentaires et ont été utilisés lors de nombreux exercices sous terre. (Emissions et Réceptions.)

Les fréquences utilisées pour ces essais le sont à titre provisoire et la puissance, volontairement limitée, reste dans les normes décrites par la réglementation.

A ce jour ces systèmes évoluent et sont améliorés continuellement, mais nous pouvons d'ores et déjà utiliser le système NICOLA pour un éventuel secours.

Le système FAUCHEZ est maintenant au point, en phase de réalisation et bientôt opérationnel.

Ces travaux sont encore trop récents pour affirmer que cela fonctionne dans tous les cas et ces systèmes ne peuvent être utilisés pour l'instant, qu'en complément des moyens traditionnels (Généphones), car ce n'est que de la radio et en matière de radio la fiabilité à cent pour cent n'existe pas, ou elle est hors de prix.

Conscients des progrès que ce matériel peut apporter dans les secours spéléo nous donnerons une place très large à l'information sur ces systèmes.

Le but que l'on souhaiterait atteindre est : "Un opérateur de transmission par équipe de secours avec émissions et réceptions entre le fond et la surface au gré et au choix de chacun quelque soit le lieu !

Bref si ce n'est pas pour aujourd'hui, cela sera peut être possible demain! "

 

En attendant; après une description du matériel et de son utilisation nous parlerons des essais principaux réalisés, des possibilités de fabrication et d'une diffusion possible pour le Spéléo Secours Français

 

Jean-François Siégel

SSSI - CTA Isère.


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Description du Système NICOLA (par Graham NAYLOR)

 

Le Système NICOLA est un système de transmission développé et construit sous l'égide de l'ADRASEC 38 en accord avec des spécifications élaborées par SSSI.

Le développement est soutenu par une bourse établie par Nick Perrin l'époux de NICOLA Dollimore, la jeune femme décédée dans le Gouffre Berger en juillet 1996. Cette bourse a pour but de donner des assistances en matière de communication pour les secours et dans un domaine plus général pour faciliter les communications avec les spéléologues engagés en sous sol pour leur passer des messages d'avertissement.

Ces développement a travers deux premiers prototypes ont permis de figer un schéma de construction et de réaliser les deux premières unités radio opérationnelles pour les opérations de secours. Ces appareils sont décrits ci-dessous.

Ces appareils de transmission fonctionnent à basse fréquence (87 Khz), la modulation est en bande latérale unique (BLU) . Ce système de modulation a été choisi pour sa bonne efficacité en puissance consommée et sa performance dans les bandes très perturbées par des bruits parasites (atmosphériques et autres). La technique de couplage au sol s'effectue par des piquets (électrodes) soit plantés dans la terre ou dans la boue, soit par des tresses de cuivre placées dans des flaques d'eau convenablement disposées en sous sol. La tension nécessaire pour injecter ce courant (de l'ordre de cent volts suivant la nature du sol) est délivré par un transformateur, avec secondaire ajustable, augmentant la tension de sortie de l'émetteur qui consiste en un amplificateur de puissance en pont classique comme utilisé couramment dans les chaînes HI-FI. L'émission et la réception en BLU se fait grâce aux cartes (circuits imprimés) développées en Angleterre par John Hey en utilisant la technique de phasage http://www.stonix.demon.co.uk/73kHz/g3tdz/ . Le signal électrique d'un microphone est amplifié dans deux circuits en parallèle déphasés de plus et moins 45 degrés et mélangés avec la fréquence porteuse 87 Khz elle aussi déphasée de plus et moins 45 degrés. Les deux signaux sont ensuite recombinés par soustraction ou addition de façon que la bande latérale désirée soit renforcée et l'autre éliminée. Le signal ainsi obtenu est amplifié et injecté dans le sol comme indiqué plus haut. Le courant de sortie est contrôlé par une ampoule en série avec le primaire du transformateur pour donner une évaluation de la puissance couplée au sol.

La réception se fait de manière similaire. Le transformateur est calculé pour adapter l'impédance du sol avec un étage de filtrage à simple ordre qui fait une présélection de la bande passante, et d'un préamplificateur à grand gain. Le signal est ensuite envoyé sur deux mélangeurs qui multiplient le signal de réception par la fréquence porteuse générée localement et encore en quadrature. Les deux sorties sont filtrées pour ne laisser passer que la basse fréquence (modulation) et aussi retardées et avancées de 45 degrés. Ces signaux sont donc combinés en addition ou soustraction pour sélectionner la bande voulue. Nous avons adoptés pour les appareils opérationnels la bande supérieure qui semble moins perturbée. La basse fréquence est ensuite amplifiée et envoyée sur un Haut-parleur et un casque d'écoute. L'ensemble des composants est assemblé dans un coffret robuste permettant le transport dans des conditions hostiles (humidité et chocs mécaniques fréquents). Un circuit de contrôle permet le passage entre émission et réception ainsi que l'envoi d'un Bip de début et de fin de message.

L'antenne est constituée par un dipôle électrique d'une longueur minimum de deux fois 20 mètres ou au maximum de deux fois 80 mètres. La longueur de ce dipôle est très courte devant la longueur d'onde pour la fréquence de 87 Khz utilisée. Malgré cela il participe un peu au rayonnement électromagnétique en tant qu'antenne. Les courants électriques haute fréquence sont générés dans le sol par les deux électrodes qui terminent les dipôles. Ces courants telluriques participent eux aussi à la propagation du signal dans des proportions qui dépendront des conditions d'utilisation décrites plus bas.


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Utilisation du Système NICOLA

(par Richard POUGET 'F6EGY' de l'ADRASEC 38)

 

Utilisation en opérations

Les opérateurs doivent étudier la géologie du site et la topographie du réseau. En fonction de cela ils choisiront le meilleur endroit pour déployer les dipôles et planter les électrodes.

L'idéal serait de se placer sur la plus courte distance en ligne droite, malheureusement ce n'est pas nécessairement au plus court comme à la verticale surface /fond, que le contact sera le meilleur. Nous avons remarqué que le signal parfois passait mieux horizontalement dans le sens des strates géologiques que verticalement et perpendiculairement aux strates et qu'il était même intéressant de placer le dipôle de surface directement dans les premières centaines de mètres du réseau. Cela permet de très bonnes liaisons en distance pour les cavités et les réseaux en falaises comme à la Dent de Crolles.

Les électrodes seront donc plantées dans l'environnement du calcaire homogène, de l'Urgonien de préférence si c'est le cas du site, et dans la même strate géologique que l'autre station pour ne pas être séparés par une rupture d'homogénéité (faille ou couche de marnes ou d'argile par exemple).

Pour le sous sol, placer le dipôle le plus déployé possible sans retour ni boucles. Déployer le plus de longueur de fil possible car le signal sera proportionnel à la distance entre les électrodes (2 X 80m étant le maximum raisonnable) pas trop de problèmes pour les électrodes terminant l'extrémité du dipôle, une simple tresse de cuivre froissée et jeté dans une vasque d'eau ou dans la boue suffit. L'idéal quand cela est possible serait de poser une électrode sur une des parois et l'autre sur la paroi opposée ou bien l'une au sol et l'autre au plafond pour profiter de la plus grande tension de pas.

Pour la surface, placer le dipôle le plus déployé possible et les électrodes plantées dans un sol permettant une assez bonne conductivité. Se méfier tout de même des couches de surface trop conductrices qui court-circuiteraient le signal sans faire de couplage avec le calcaire. Par contre un peu d'humus dans une dépression de calcaire conviendrait. Si il n'y a pas de couche d'humus essayer de coupler les électrodes par effet capacitif. Il peut arriver si le sol est trop sec qu'il faille arroser les électrodes pour améliorer la conductivité. On se rendra compte de cela quand on n'arrivera pas à allumer la lampe de contrôle de puissance avec le transformateur réglé au maximum de spires au secondaire. Pour obtenir les meilleures conditions, il faudra respecter l'orientation du dipôle de surface qui devra être disposé par principe le plus parallèlement et face à celui sous terre. Les plus mauvaise conditions seraient que les dipôles soient dans l'alignement et se présentent les extrémités.

Avant de transmettre le premier appel il faudra à l'aide du contacteur ajuster le secondaire du transformateur de sortie pour se coupler au mieux avec le sol et obtenir une puissance de sortie assez forte. On est bien réglé quand la lampe de contrôle commence à s'allumer sur les pointes de la modulation (les "fortissimo" de la parole). Cela correspond à une puissance émise de 1 à 2 Watts crêtes H.F. et d'une P.A.R (Puissance Apparente Rayonnée) en surface de quelques milliwatts. La consommation de courant est, sous 12 volts, en émission de 90 mA au repos et de 900 mA sur les "fortissimo" de la parole. En réception la consommation est de 50 mA. Dans ces conditions la consommation d'énergie est optimisée et une batterie au plomb gélifié de 7 A/h peut tenir assez longtemps.

Un interrupteur court-circuitant la lampe de contrôle supprime la limitation et permet de pousser le courant consommé jusqu'à 3 Ampères. La puissance de sortie est ainsi porté à une dizaine de watts (théoriques). Il ne faut pas en abuser. Cela ne semble pas apporter une énorme différence auditive quand le signal est déjà bon, mais pourrait être utile dans certaines urgences avec une liaison limite.

La surface restera en écoute permanente tout en lançant appel toutes les deux minutes jusqu'à la prise de contact. Le fond lancera appel dés qu'il sera prêt à transmettre. Ne pas se décourager si le signal est trop faible. L'expérience démontre qu'il suffit parfois de se déplacer d'une centaine de mètres pour trouver de meilleures conditions de propagations.

La continuité de la liaison depuis le fond jusqu'au responsable du secours sera assurée par l'ADRASEC 38 par un relais radio VHF classique entre l'opérateur surface et le P.C. ou par une liaison filaire téléphonique. Il est prévu d'automatiser cette liaison dans le futur.

Problèmes rencontrés:

Le bruit parasite Industriel. Il est variable suivant les périodes de l'année, la nuit, le jour et se rencontrera surtout en surface parfois sous terre dans les faibles épaisseurs de calcaire. C'est la partie non maîtrisable, et il faudra faire avec. Les signaux sont parfois très forts sur cette fréquence car ils proviennent de stations de radiocommunication pour la navigation maritime, de machine électriques, de lignes hautes tensions et des clôtures électriques. Pour éviter qu'ils submergent le signal venant du fond, la surface devra parfois réduire ses possibilités de réception en travaillant avec un dipôle plus court (2 X 20m) dans ce cas il faudra qu'en sous sol on mette le maximum de longueur de dipôle pour compenser la perte de signal.

Le bruit parasite naturel. Les orages électriques et les aurores boréales, le bruit solaire. Il dépend de la météo et se rencontrera en surface mais aussi sous terre pour les orages. Un bruit continu de friture ou pétillement de bulles de champagne, c'est les statiques, l'air est sec en surface et des décharges d'électricité statique se produisent un peu partout. Des craquements répétés sont annonciateurs d'un orage lointain. Les claquements secs et très forts indiquent des coups de foudre proches. La surface aura cessé depuis longtemps ses émissions. Ce sera un moyen de savoir qu'un fort orage a éclaté tout prés en surface. Attention, un simple calcul des tensions engendrées par un coup de foudre proche fait apparaître le danger d'avoir quelques Kilovolts entre les électrodes du dipôle. A grande profondeur ce ne serait pas trop grave mais prés de la surface cela pourrait être dangereux. Il faudra débrancher le dipôle de l'appareil de transmission et s'en éloigner.

Un orage électrique en surface avec le dipôle déployé doit être pris très au sérieux. Il faudra se préparer et évacuer les lieux bien avant que l'orage soit sur vous et se trouver à l'abri dans un véhicule (métallique) quand la foudre tombera.

Pour tous, une écoute au casque peut être d'une grande utilité. L'expérience prouve que l'environnement des opérateurs peut-être très bruyant, bavardages à proximité, bruit de cascade ou de torrent, bruit du vent, ect. ect. Les signaux reçus sont faibles, parfois très faibles et il faudra s'exercer à l'écoute dans le bruit de fond. Cela n'a rien à voir avec le téléphone ou la radio F.M. Cela s'apparenterait plus à de la radio maritime de haute mer ou aux radios des expéditions polaires...! Bref comme l'a dit FR3, "C'est pas encore de la F.M. stéréo mais ça marche".

L'ADRASEC 38 a obtenu d'une société le don d'un lot de piles au Lithium. Ce lot de 42 piles sera renouvelé chaque année.

Ces piles groupées par deux pour obtenir 14 volts sont d'une grande utilité car d'un poids inférieur de 1/3 de celui des batteries au plomb gélifié elle ont une autonomie plus bien plus grande.

Il faudra, pour respecter la nature et éviter toute pollution, remonter systématiquement en surface les piles usagées. Nous les récupérerons pour recyclage.

R. P

 

Check List

 

1- Déployer les dipôles sur le sol.

2- Placer les électrodes aux extrémités, après les avoir enfoncé dans le sol

3- Brancher les dipôles sur les bornes du système NICOLA

4- Brancher le micro

5- Brancher éventuellement le casque

6- Brancher l'alimentation 12 volts (la led verte doit rester allumée en réception)

7- Régler le bouton du volume sonore pour entendre le souffle parasite

8- appuyer sur la pédale du micro (la led rouge s'allume) et en sifflant ou soufflant dedans, régler le contacteur de puissance pour que l'ampoule s'éclaire sur les coups de sifflets. (Si vous êtes obligés de dépasser le plot 5, c'est que le sol sous les électrodes est trop sec. Chercher un autre emplacement.)

9- Le système est prêt a fonctionner.

 

 

 

 



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Pour plus d'informations

Possibilités de fabrication

Les schémas et plans de construction sont à la disposition de tous. Ils ont été publiés dans les revues REF, et CREG. Le montage est du niveau d'un monteur électricien, d'un dépanneur de télé ou d'un bon bricoleur en électronique. Les développeurs se proposent de vous conseiller pour l'acquisition des composants et le montage.

Pour le système NICOLA s'adresser à :

Graham NAYLOR
Le Chantemont n°9
38660 LUMBIN
mél : naylor@esrf.fr

Pour les systèmes de J-J FAUCHEZ s'adresser à :

Jean-Jaques FAUCHEZ (F6IDE)
18 avenue de l'EUROPE
38120 ST EGREVE


Article pour Mégahertz Magazine d’Octobre 1999.

Mission de secours spéléo par les radioamateurs de l’ADRASEC 38.

Article de F1OVB Paul BOJARSKI et F6EGY Richard POUGET.

Une journée bien remplie.

" A lot of thanks " C’est ainsi, au terme d’une journée de recherches qu’Andy l’un des trois spéléologues britanniques égarés dans le labyrinthe des galeries souterraines de la Dent de Crolles entre Grenoble et Chambéry remerciait ses sauveteurs.

Le réseau de la Dent de Crolles est un magnifique labyrinthe. Il comporte 6 entrées et près de 60 km de galeries connues, ceci dans un volume d’un peu plus un kilomètre cube. Cette grotte se développe sous le sommet de la Dent de Crolles qui culmine à 2062m.

C’est par un appel sur le portable GSM de F6EGY Richard, Président de l’ADRASEC 38 (Association Des RadioAmateurs au sErvice de la Sécurité Civile), que ce dimanche 1er août à 11h 05, les radioamateurs de l’ADRASEC 38 étaient mis en pré-alerte par la Préfecture de l’Isère. Trois spéléologues étaient signalés disparus depuis samedi soir dans l’immense réseau souterrain de la dent de Crolles. Ils étaient partis pour effectuer la traversée souterraine Glaz – Annette, une course qui dure 8 heures, et devaient rappeler leur famille avant 23 heures le samedi soir en sortant de la Dent de Crolles. N’ayant pas reçu d’appel téléphonique, depuis la Grande-Bretagne, leur famille avait appelé la Gendarmerie Nationale Française dans la nuit de samedi à dimanche.

Le Dimanche matin, leur voiture de marque ASTRA immatriculée en Grande-Bretagne était encore sur le parking du col du Coq. Pas de doute, ils étaient encore sous terre.

Pendant la phase de pré-alerte, les équipes étaient constituées par André F4IGW responsable de l’activité secours spéléo au sein de l’ADRASEC 38. Il se mettait aussitôt en rapport avec Eric SANSON le Conseiller Technique secours spéléos du Préfet et responsable du secours. À 13h 10 l’alerte étant confirmée par la Préfecture, l’hélicoptère de la sécurité civile s’envolait vers l’entrée du réseau avec à son bord des équipes de spéléologues secouristes et nos équipes de radio.

Paul F1OVB, de l’ADRASEC 38, était le radio spéléo de l’équipe de recherche numéro 1 parti pour explorer la traversée du trou du Glaz à la grotte Annette. Graham NAYLOR était le radio spéléo de l’équipe de recherche numéro 2 parti pour explorer la traversée du trou du Glaz à la grotte du Guiers Mort. Ils étaient accompagnés de trois pompiers spéléos du GRIMP ainsi que de Paul MACKRILL et Pierre LATAPIE de la Société de Spéléo Secours de l’Isère (SSSI). En surface Didier F6EAJ, Guy F5GJJ ainsi que le spéléo Paul RICE mettaient en œuvre notre matériel de transmission souterraine.

Tous ont été déposés par hélitreuillage au porche d’entrée du Trou du Glaz à 1697 m d’altitude. Cette entrée est située dans une falaise sur une vire étroite qui sert de passage au sentier permettant d’accéder au sommet de la Dent de Crolles. Cet hélitreuillage est toujours délicat par la présence de la falaise à quelques mètres des palles de l’hélicoptère.

Les deux équipes de recherches souterraines parties, l’équipe de surface s’activa à préparer son matériel de transmission pendant que plus bas au col du Coq, le PC constitué de la remorque PC mobile du CODIS finissait de se mettre en place.

Le premier puits de 35 mètres était sans corde, mais celui-ci peut se remonter en escalade par une diaclase pénible et étroite. Par contre le deuxième puits, dit de la Lanterne 4, était aussi sans corde ce qui signifiait que les trois Anglais disparus avaient rappelé leur corde et n’avaient pas l’intension de ressortir par le Trou du Glaz. Ils ne pouvaient sortir de la dent de Crolles que par la grotte du Guiers Mort ou par la grotte Annette. L’équipe numéro 1 avec F1OVB Paul prend la direction de la Grotte Annette. Graham avec l’autre équipe va explorer en direction du Guiers Mort.

La progression souterraine de l’équipe 1 s’effectua rapidement car ils laissaient derrière eux toutes les cordes qu’ils installaient dans les multiples puits à descendre. Ces cordes pouvant êtres nécessaires pour la suite des secours soit pour ressortir par le trou du Glaz soit pour les autres équipes de secours qui pourraient avoir à intervenir plus tard. À chaque carrefour ou dans les puits qui n’étaient pas descendus ou remontés l’équipe appelait dans l’espoir de faire un contact vocal avec les disparus.

Vers 16h15, ils retrouvent, au pied de la diaclase Annette, les trois Anglais. Ils se reposent dans l’obscurité pour économiser leur éclairage. Ils savaient que la fiancée de l’un d’eux avait dû déclancher les secours. Ils n’avaient plus de vivre, mais continuaient leur progression vers la Grotte Annette. Rapidement F1OVB Paul installe le radio-téléphone tellurique Nicola réalisé en 1997 par F6EGY Richard et fait contact avec F6EAJ Didier qui est à dans le porche d’entrée du Trou du Glaz avec le modèle de téléphone tellurique qu’il a construit il y a peu de temps. Malgré les 500 mètres d’épaisseur de calcaire, la communication est bonne.

Graham de l’équipe souterraine de recherche numéro 2, qui s’était mis à l’écoute, sur son système Nicola, à ce moment-là pour avoir des nouvelles, était informé directement par l’équipe numéro 1 qu’ils venaient de retrouver les disparus.

Vers 16h30 heures, alors qu’en surface les secours commençaient à prévoir la possibilité d’une longue intervention, avec le problème des relèves pour la nuit, un appel radio VHF sur 145.475 MHz venant de l’équipe de surface du Trou du Glaz signalait au PC que l’équipe de recherche numéro 1 avait retrouvé les trois disparus. Ils étaient un peu fatigués mais en bonne santé au sommet du puit de la Vire.

La veille, les disparus avaient décidé de faire demi-tour et de ressortir par le trou du Glaz, mais ils n’avaient pas trouvé le passage pour remonter en escalade par une diaclase pénible le puits de sortie, ils avaient donc décidé de tenter de sortir par la grotte Annette.

L’équipe 2 cessait ses émissions après avoir signalé qu’elle rebroussait chemin. L’équipe 1 signalait qu’elle faisait une pause avant de continuer la traversée avec les trois spéléos retrouvés et qu’elle sortirait vers 19 heures à la grotte Annette.

À partir de ce moment, tous ceux qui attendaient autour du PC mobile étaient rassurés. Les médias représentés par de nombreuses caméras et journalistes s’affairaient à communiquer la bonne nouvelle.

À 19h 10, F1OVB sorti par la grotte Annette, appelait sur la VHF en 145.475 pour signaler qu’ils étaient à la surface et qu’il était inutile de faire venir l’hélicoptère les trois recherchés descendant par leurs propres moyens avec les secouristes. Peu de temps après, contournant le pilier sud, ils étaient en vue et descendaient sur la pente vers le PC. En chemin, ils retrouvaient l’équipe de surface et l’équipe numéro 2. Ils arrivaient au PC mobile tous ensemble.

C’est vers 23 heures que tous les membres de l’ADRASEC 38 fatigués mais heureux rentraient à leur domicile après avoir déposé au local de l’ADRASEC de la CRS 47 le matériel utilisé.


Pour la partie communication, ont participé sur le site à cette opération de secours:

F4IGW André au PC mobile comme Coordinateur.
F1ENT Serge et F11IHQ sur le site du PC mobile en renfort de la Gendarmerie pour la sécurité du site autour du PC.
F1OVB/N0QVQ Paul BOJARSKI et Paul MACKRILL comme radios spéléos de l’équipe de recherche N° 1.
Graham NAYLOR comme radio spéléo de l’équipe 2.
F6EAJ Didier, F5GJJ Guy et Paul RICE comme radios de l’équipe de surface et les liaisons VHF avec le PC.
F6 EGY Richard pour assurer la liaison avec les autorités.

Matériel utilisé:

Les liaisons souterraines ont été effectuées avec des émetteurs-récepteurs baptisés téléphone tellurique ou système NICOLA. Ces émetteurs travaillent en SSB sur 87 Khz, mais au lieu d’utiliser des antennes aériennes, ils utilisent deux piquets de terre espacés de 40m pour injecter dans la roche des courants telluriques. Le système NICOLA est de conception et fabrication ADRASEC 38 agrée par l’ART.

Tout au début nous avons essayé la transmission en 1,8 MHz par boucles d’inductions (cadres magnétiques) puis par dipôle non relié à la terre posé sur le sol et adapté en impédance par une boîte de couplage. Puis nous sommes arrivés, après quelques années, à mettre les dipôles à la terre et à remplacer la boîte de couplage par un simple transformateur de couplage 50 Ohms coté system Nicola quelques Kilos Ohm côté terre. Cette méthode est un compromis car par le retour des courants dans le sol nous avons constitué en fait une large boucle fictive. Cette technique de téléphonie par le sol a été utilisée en BF pour la première fois pendant la guerre 14/18 pour communiquer de tranchée à tranchée.

Les premiers modèles que nous avons réalisés partaient d’un schéma de John HEY, soit un E/R SSB par phasing dont l’amplificateur HF de puissance chargeait le dipôle tellurique par l’intermédiaire d’un transformateur d’adaptation d’impédance. Comme source d’énergie nous utilisions des batteries type Plomb gélifié de 12 volts 10A. Ce poids important n’était pas tellement apprécié des spéléologues.

Par la suite, compte tenu des nombreux parasites atmosphériques en surface, le récepteur a été modifié. Nous avons utilisé en réception le récepteur à conversion directe conçu par notre ami Jean-Jacques F6IDE qui est à l’origine de cette activité et qui continue toujours ses recherches. Maintenant nous utilisons comme source d’énergie des piles au lithium Ion qui nous sont généreusement fournies par la société ATRAL de Crolles, et qui allége les sacs des spéléologues.

Maintenant, avec le system Nicola, nous couvrons une distance variant de 500 mètres à 1 km suivant les conditions géologiques. L’équipe souterraine qui est protégée par la masse rocheuse ne reçoit pas le QRM, et l’écoute est toujours très bonne. La limite en distance est toujours due au bruit de fond atmosphérique important que reçoit l’équipe en surface.

Les relations avec les secours.

L’ADRASEC 38 a commencé le développement du système de transmission souterraine en 1994 à la demande, via la préfecture, de la Société de Spéléo Secours de L’Isère (SSSI). F1OVB Paul qui est un des rares radioamateurs spéléologues a fait, lui aussi partie de l’équipe depuis le début.

L’organisation de l’opération Sarex en juin 1996 par les radioamateurs de l’Isère (F6CYA et F1OVB), qui a établi sous l’égide de la NASA une liaison radio entre l’école primaire de Saint Nizier du Moucherotte dans le Vercors et l’astronaute J.J.Favier en orbite dans la navette spatiale d’une part, et la participation pour les communications de surface, en juillet 1996, au secours du Gouffre Berger dans le Vercors d'autre part, ont amené les autorités à penser que les radioamateurs n’étaient peut-être pas si amateurs que ça.

Depuis, nous avons fait plusieurs exercices avec la CRS des Alpes et Le PGHM (groupe de Haute Montagne de la Gendarmerie) et c’est le 4ème secours spéléo que nous faisons avec eux. Dernièrement, les services techniques de la Gendarmerie de Rosny-sous-Bois sont venus tester le matériel et envisagent la construction de quelques appareils pour équiper les gendarmes spéléos du PGHM. Un nouveau modèle est en cours de réalisation, il est basé sur un émetteur-récepteur double conversion de fréquence avec des composants de surfaces. Ce qui va réduire le volume des postes par 10, à la grande joie des radio-spéléos.

Le système a été baptisé système NICOLA en la mémoire de Nicola DOLLIMORE qui est morte au Gouffre Berger en Juillet 1996 au cours d’une subite et importante crue souterraine et dont l’époux a créé une fondation pour financer le développement d’un système permettant de prévenir les spéléologues engagés dans une expédition en cas de forte pluie en surface.

Les liaisons de surface ont été assurées par le transpondeur mobile HF/UHF du véhicule de F4IGW, et nos portatifs ICQ-7 350 mW très utiles dans ce genre d’opération pour leur faible poids et leur encombrement réduit.


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Définition des besoins en transmissions de la SSSI pour les secours spéléo

 

Liaison téléphone---PC

Le PC (poste de commandement) est généralement installé dans un endroit situé à proximité de l'entrée du gouffre et accessible par la route.

Spécification :

Liaison PC---entrée de gouffre

Spécification :

Liaison PC---sous terre

Poste souterrain :

Poste extérieur :

Modes de transmission :

Récepteur individuel :

Le but est de transmettre des informations simples aux équipes de secours, par exemple : fin d'alerte, attention à la crue, etc...

 

Contact :

Eric SANSON
21 rue de bourgogne
38000 GRENOBLE
tél : 0476700890
mél : esa@mail.dotcom.fr


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Quelques liens

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