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SCIALET JEAN BRUNO

Eric SANSON - F.L.T.

 

SITUATION :

X=848,290
Y=310,310
Z=1505
Château Julien
Commune de Corrençon, Isère
Profondeur : 137 mètres
Développement : 618 mètres

HISTORIQUE :

Samedi 16 octobre : Une équipe de cinq se retrouve sur la plaine de Château Julien pour désobstruer quelques dolines et prospecter les alentours. La zone est colmatée à l'extrême, le découragement s'installe d'autant plus vite qu'il pleut avec un fort vent. Sur le chemin du retour nous passons par le fond de toutes les dolines qui se présentent lorsque Vincent remarque un courant d'air intermittent filtrant au travers de gros blocs moussus. Après une brève désobstruction nous allons chercher les spécialistes du grattage : Spontex et David. La progression est maintenant plus rapide et nous parvenons, en tirant à cinq sur un double palan, à dégager les quelques gros blocs du fond de la doline... et à arracher un sapin ! Une étroite fissure dégagée permet de sonder un puits sur vingt cinq mètres qui semble se poursuivre sur long. Mais il se fait tard et nous redescendons sur Grenoble en passant par Engins ou est organisé un diaporama en relief sur le gouffre Berger. Nous délirons sur la première que nous allons faire le lendemain, est-il encore possible de faire de la première dans des galeries de vingt mètres de large dans le Vercors aujourd'hui ? Part : Vincent Jeannot, François Devillard, Spontex (Jean Marc Wohlschlegel), David Estienne, Eric Sanson.

Dimanche 17 octobre : La sortie initiation au Trisou est annulée et nous sommes neuf ce matin devant l'entrée. La désobstruction est rapidement terminée et David part devant dans le P25 suivi de Spontex puis d'Eric, le puits débouche par le plafond d'une salle percée d'un puits gigantesque. Les blocs lancés ricocheront plus de vingt secondes avant de s'immobiliser, l'enthousiasme est à son comble. François, Lionel, et Régis mettrons un certain temps à nous rejoindre, il est vrai que la trémie d'entrée est étroite et parfaitement instable, les caillous pleuvent et continuent leur course dans le grand puits. Enfin nous pouvons poursuivre, Spontex part devant jusqu'à un palier ou il éprouve quelques difficultés à équiper la suite, le puits est tapissé de mondmilch. Eric prend le relais et continu la descente, pas de chance les accus du perfo tombent en panne, la suite se fait sur amarrages naturels. Le fond est finalement atteint après un passage de fractionnement plein vide sous le pont rocheux d'ou l'on distingue le noir à l'infini (inoubliable).

Spontex et David rejoignent Eric tandis que Régis préfère rester sur le palier (il est en initiation !). La suite est immense, nous cherchons un passage pour descendre dans cette salle très pentue, il nous faudra une corde pour pouvoir descendre une patinoire de mondmilch et atteindre le fond boueux. En remontant rejoindre Régis, Spontex propose d'appeler ce scialet le "Jean-Bruno" en hommage à nos camarades disparus.

TPST : 10H

Part : Vincent Jeannot, François Devillard, Spontex (Jean Marc Wohlschlegel), David Estienne, Eric Sanson, Frank Borel, Régis Darnault, Nathalie Milloz, Lionel Rastelli.

 

EXPLORATIONS :

Jeudi 21 octobre : agrandissement de l'entrée par Frank Borel et David Estienne.

Vendredi 22 octobre : Jean Louis et Olivier reéquipent le P60 et explorent les départs précédemment repérés, la salle Deslandres est découverte. TPST : 7H15. Part : J.L Dabène, O Gola, Spontex, D Estienne.

Samedi 23 octobre : Gabriel découvre une continuation possible en bas du P25, il est vite rejoins par Jean Claude et Eric pour une désobstruction acharnée qui débouche sur la "salle des trois taupes" puis sur la "salle aux pieds nus". Xavier et Gabriel explorent le puits du kit qui tue, François et Vincent visite les partie connues, Eric et Jean Claude lèvent la topo. TPST : 8H30 Part : V Jeannot, F Devillard, Xavier Dorel, Gabriel Nallet, J.C Pinna, E Sanson.

Dimanche 24 octobre : Spontex découvre un passage en vire vers la salle des trois débottés (Spontex, Eric, Régis)

Mardi 26 octobre : Notre équipe de super grimpeurs commence les escalades des puits remontants en commençant par celui de la salle aux pieds nus (25m) entièrement en calcite. Peu de goujons, pas de trace de passage, le puits reste immaculé, du grand art ! TPST : 4H Part : J.C Pinna, X Dorel, Marie Claude Boudreau, Michel Debresne.

Samedi 30 octobre : Escalade du puits du lagon par Xavier qui découvre le lagon bleu et une suite possible après désobstruction.

Lundi 1er novembre : Escalade de l'amont gauche de la salle Deslandres par Jean Louis, Francois, et Thierry Ducros. Désobstruction du haut du puits du lagon malgré un petit oubli (foret 12X600) nous découvrons le puits Kevin (fils de Xavier), le fond est colmaté par de la glaise. (Jean Claude, Xavier, Eric, Marie Hernequet.)

Samedi 6 novembre : Cinq équipes aujourd'hui, le GSM fait de la photo, David et Philippe Folmer visitent, François Gabriel escaladent la partie droite de l'amont de la salle Deslandres, Eric visite les puits parallèles du P55, Xavier, Jean Claude et Régis s'attaquent aux puits remontants de la salle Deslandres avec en particulier l'escalade du puits des boules par Xavier, certains se demanderont longtemps comment peut-on envisager d'escalader un puits pareil, il débouche du plafond de la salle à dix mètres de hauteur.

Dimanche 7 novembre : Topographie et déséquipement du puits Kevin par Jean Claude et Eric.

De nombreuses autres sorties se succéderont sans apporter de découvertes notables mise à part la désobstruction d'un réseau parallèle au P55 qui retombe dans la salle.

DESCRIPTION :

La visite de ce gouffre est déconseillé aux groupes de plus de cinq personnes en raison des chutes de pierres. Les cailloux qui se décrochent parfois spontanément de la trémie d'entrée ont toutes les chances de finir 140 mètres plus bas comme en témoignent les nombreux blocs incrustés dans la glaise du fond de la salle Agostini. Il est préférable de remonter un par un dans les 80m de puits et de faire une visite de l'étage -25 pour attendre le reste de l'équipe.

De nombreux passages de l'étage -80 sont un peu glissants ou exposés, l'équipement n'est pas toujours possible, un minimum d'expérience en spéléo est indispensable pour en apprécier la visite.

L'entrée (1m X 0,5m) est située au fond d'une doline, un passage entre blocs dans une trémie nous conduit au sommet d'un P20 fractionné deux mètres plus bas sur un gros bloc coincé au sommet du puits Damocles. Le bas de ce puits est une salle interstrate ébouleuse percée d'un grand puits, à ce niveau, une étroiture dans le joint donne accès à une première salle basse au fond de laquelle un boyau boueux débouche sur une seconde petite salle.

Revenons au P20, le puits suivant doit être équipé sur la paroi opposée en contournant le puits par une vire sur la gauche, le départ arrondi (frottement) est fractionné. Dix mètres plus bas on distingue une lucarne sans intérêt et le départ du réseau parallèle dix mètres sur la gauche (successions de puits et d'étroitures). Un pan incliné conduits à une méduse, unique amarrage pour les 45 mètres qui suivent, une déviation à -15 permet d'éviter le frottement. Dans sa partie basse, le puits débouche par le plafond d'une grande salle déclive, la salle Agostini (90m X 30m X 15m).

La visite de cette salle est un peu délicate en raison de sa pente et surtout d'un pan de mondmilch extrêmement glissant qui occupe toute la partie inférieure gauche de la salle. L'itinéraire le plus facile est sur le coté droit de la salle, il faut descendre sur 30m puis rester à niveau en décrivant un arc de cercle sur la droite jusqu'à atteindre un petit canyon qui longe la paroi droite. A mi chemin, il faut enjamber une grosse colonne couchée qui marque le départ d'un ressaut ébouleux à descendre un par un. A ce niveau il ne faut pas prendre la suite logique qui mène au toboggan de mondmilch vingt mètres plus bas (danger). A droite un toboggan terreux permet de descendre (corde facultative) et rejoindre le bas par un méandre boueux ou un R2 mondmilcheux. Le fond est très boueux et un lac temporaire se forme en cas de fortes pluies.

Au bas du grand puits, un départ de galerie permet de s'abriter des pierres, de l'eau est disponible à proximité. Par une escalade dans la faille, il est possible de rejoindre la salle des trois débottés (passage exposé en vire), on peut également remonter la coulée de calcite molle par la gauche et découvrir la salle Deslandres (70m X 20m X 10m). Il faut alors quitter la coulée par la droite (E2 base glissante) et continuer jusqu'à un gros bloc plat caractéristique. Sur la droite une lucarne (6m X 1m) s'ouvre en balcon sur la salle Agostini.

Du bloc plat, il est préférable de poursuivre sur la gauche (angle droit ) pour éviter les passages glissants et préserver les gours de mondmilch pâteux. Le passage emprunte quelques gros blocs et conduit à la paroi gauche de la salle que l'on peut suivre jusqu'à la partie terminale.

Équipement :

P20 : Corde 35m 2S+1S+1S
P56 : Corde 80m 2S(MC)+2S+1S+1S(facultatif)+(1S+2AN)+C10 sur AN(déviation -30)

TOPO :