Voici deux textes presentant deux points de vue différents, bonne lecture...
D'abord baguettes et pendules sont un fait culturel qui concerne de nombreuses
personnes. Cette croyance a au moins le mérite d'enrichir le patrimoine
culturel de l'humanité et de faire tchatcher (ce que je fais).
Par rapport à d'autres croyances, baguettes et pendules ont l'immense avantage
de ne pas massacrer les gens à grande échelle (cf. grandes religions et
systèmes politiques). Y en a bien qui s'en serviront un jour pour savoir si
quelqu'un est coupable ou innocent, ou alors pour une embauche, d'ailleurs
l'astrologie et la numérologie sont déjà utilisés.
LES PHENOMENES
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Ces méthodes sont basées sur le postulat que l'ensemble indissociable (1)
constitué :
par un objet (baguette, etc), (2)
et par un opérateur, (3)
constitue un système de détection à distance (4) de quelque chose (5).
Reprenons (dans le désordre) les termes de la proposition précédente.
(4)
La détection se manifeste par des mouvements de l'objet, avec parfois pour
l'opérateur des sensations de crispation au niveau de l'estomac ou autres.
(3)
La nature de l'opérateur est importante. Avec les croyants, il y a généralement
détection. Par contre avec les sceptiques, souvent il n'y a pas détection, mais
parfois oui et alors ils se posent des questions et il arrive qu'ils deviennent
croyants.
(1)
Il est reconnu par tous (croyants et sceptiques) que l'objet seul ne détecte
rien. Le pendule ou les baguettes montés sur un support inerte (éventuellement
mobile) approprié ne montrent aucun mouvement qui ne réponde aux lois
classiques de la physique (sauf travail d'illusionniste). La détection repose
donc bien sur une interaction entre l'objet et l'opérateur.
(2)
La nature de l'objet ne semble pas fondamentalement importante. Les baguettes
(ou la baguette) doivent simplement avoir une taille et une forme adaptée à
leur manipulation, les pendules sont de masses et de longueurs diverses (on
évoque la possibilité "d'accorder" le pendule). On voit l'utilisation d'objets
en bois, en métal ou d'autres matériaux. Par contre des modification des
conditions de l'expérience, telles que port de chaussures ou gants isolants,
yeux bandés, présence de personnes "hostiles", etc, peuvent être néfastes à sa
réussite.
(5)
Le "quelque chose" lui aussi est très varié. C'est souvent de l'eau, ressource
capitale pour l'implantation humaine et qui a gardé une forte charge
symbolique, même à notre époque de réseaux de distribution industrielle. Il
faut remarquer que c'est une eau dynamique qui est détectée, circulant dans des
"veines", ce qui impose une localisation très précise pour être exploitée.
Cette notion s'oppose au concept de nappe phréatique et de niveau
piézométrique, qui inclut une notion de relative stagnation, bien moins
valorisante mais plus proche de la réalité dans la plupart des cas sauf...
Sauf le karst bien sur, ou l'eau est souvent courante à travers les drains de
toutes tailles. Ce serait le seul cas où cette notion de "veines" prendrait une
réalité. Malheureusement pour le spéléo, la superficie du karst sur terre reste
minoritaire. Remarquons encore que les "sourciers" ont souvent une perception
d'une précision extraordinaire du style à huit mètres cinquante de profondeur,
un débit de cinq litres par minute.
Le "quelque chose" est ainsi naturellement efficace pour la détection de
filons, gîtes minéraux, cavités souterraines, toutes choses qui ont une
représentation mentale "en longueur". Le "quelque chose" peut donc être étendu
aux objets technologiques linéaires enterrés tels que canalisations d'eau et
canalisations électriques (j'ai entendu dire que des personnels EDF
localisaient des lignes enterrées avec un morceau de fil de cuivre).
Le "quelque chose" devient encore plus varié, notamment pour rechercher des
objets ou des personnes au moyen du pendule (radiesthésie). Il n'est même pas
nécessaire de se rendre sur le terrain; une image du terrain peut suffire (une
carte). J'en ai même entendu parler pour la recherche de personnes disparues,
avec l'aval des gendarmes chargés de l'enquête. La sélectivité vis à vis de ce
qui est recherché est obtenue par la concentration de l'esprit de l'opérateur
sur cette chose ou personne. En est-il de même avec les baguettes; faut-il
penser "eau" ou "trou" ?
LA CAUSE DES MOUVEMENTS
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La discussion est alors ouverte sur la nature des forces qui agissent sur
l'objet. J'ai vu il y a fort longtemps une démonstration avec une baguette de
coudrier dans laquelle un aide marchait à côté de l'opérateur et tentait
d'arrêter la rotation au moyen d'une pince universelle. Le couple de rotation
était tel que l'extrémité de la baguette était déchiquetée !
Même dans des cas moins extrêmes, les forces exercées pour mettre en mouvement
les objets sont au moins de l'ordre du gramme, du moins pour des baguettes
(beaucoup moins pour un pendule, sans doute quelques centigrammes).
Cherchons d'abord dans le domaine des forces physiques connues agissant à
distance. La force gravitationnelle d'abord; cela a été évoqué sur la liste
dans les discussions sur la topo du futur. Vu ce qui est recherché, la baguette
serait un gravimètre à hautes performances, à moins que le trou recherché ne
soit un petit "trou noir". Les autres candidats possibles seraient des champs
électriques ou magnétiques continus, ou bien un champ électromagnétique de
fréquence à déterminer. Dernière possibilité, des ondes acoustiques au sens
large, en considérant tout le spectre de fréquences (vibrations mécaniques).
Le problème est que pour provoquer des effets décelables sur une baguette, leur
intensité devrait être vraiment considérable. De plus suivant la nature de la
baguette (bois, métal, métal ferromagnétique ou ferrimagnétique) son
comportement serait très différent. On dispose par ailleurs de détecteurs très
sensibles pour tous ces champs; je suppose que l'expérience a déjà été
réalisée. (?)
Sinon, il faut inventer une (et même plutôt des) nouvelle force physique
agissant à distance, dont la particularité serait de ne pouvoir être détectée
qu'au moyen des diverses variantes des dispositifs (objet+opérateur) décrits
précédemment. De toute façon, on a vu que le contact intime de l'opérateur avec
l'objet était une condition absolument nécessaire. Faut-il faire intervenir un
"bio-magnétisme", l'existence d'un "fluide" ou d'un "éther" canalisé par
l'opérateur, une "force vitale" liée à son statut d'être vivant ? On revient
alors au Mesmérisme ou à l'Alchimie ! Les expériences fonctionneraient elles
avec les baguettes entre les mains d'un singe ? En harnachant de façon adéquate
une chauve-souris ? (pauvre bête). Est-ce l'opérateur qui est "l'antenne" de
l'objet manié, ou bien l'inverse ? Pourquoi une bonne partie de la population
ne serait elle pas alors douée de capacités de télékinésie, nous devrions vivre
dans un monde façon "Poltergeist".
En fait l'explication du mouvement est beaucoup plus simple. Il s'agit tout
simplement d'une action mécanique de l'opérateur sur l'objet manipulé. Ceci a
été mis en évidence en filmant de façon détaillée les expériences et en
analysant finement les mouvements de l'opérateur et de l'objet. Une activité
musculaire a été mesurée sur les avant-bras, ainsi que des modifications du
rythme respiratoire et de la conductivité de la peau lorsque la baguette se met
à bouger. C'est objectivement une action mécanique de l'opérateur sur l'objet
qui provoque le mouvement.
Ceci ne signifie en aucun cas que l'opérateur soit nécessairement de mauvaise
foi. Bon nombre d'entre eux admettent que ce sont des mouvements et crispations
involontaires qui provoquent les mouvements de baguettes et pendules. Ils
perçoivent d'ailleurs en eux-mêmes des modifications physiologiques qu'ils
attribuent à la détection de la structure recherchée (veine d'eau, cavité). La
baguette joue ainsi le rôle de l'aiguille de l'appareil de mesure, ce qui
serait en parfait accord avec les natures très diverses que peuvent prendre ces
"aiguilles" puisque en fait, elles ne participent pas à la mesure.
LA NATURE DE L'INFLUENCE
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Nous en arrivons maintenant au point critique de l'analyse du phénomène : que
le corps humain soit par un de ses sens (peut être un sens caché) un récepteur
de l'influence à distance du "quelque chose".
Quelques mots sur la perception
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Dans le monde vivant on trouve des comportements qui ont parfois une
explication relativement simple telles que croissance des tiges des plantes
vers le haut et vers la lumière, croissance des racines vers le bas et vers
l'humidité. Ici les causes semblent évidentes : le champ de gravité terrestre,
la direction de la lumière, l'humidité dans le sol. Les instruments nécessaires
pour les détecter sont rudimentaire : fil à plomb, hygromètre à cheveux,
photodiode (un peu plus sophistiqué). A ma connaissance, les spécialistes ont
une bonne connaissance des récepteurs associés dans les plantes.
Dans le monde animal il y a l'effet "pigeon voyageur", non seulement pour les
oiseaux migrateurs mais aussi pour les poissons (saumons, anguilles) et bien
d'autres espèces. Pour les oiseaux on a mis en évidence, il me semble, une
influence du champ magnétique terrestre et ils posséderaient les récepteurs
fonctionnels appropriés. Notons une fois encore que le champ magnétique
terrestre est détecté par un instrument dont le bricolage est à la portée d'un
enfant de 6 ans ( la boussole). Il y a sans doute d'autres paramètres,
notamment pour les poissons : mémorisation d'une "carte" des odeurs (goûts),
salinités et températures, qui leur permet de retrouver leur rivière originelle
? On sait aussi que les poissons sont très sensibles aux vibrations dans leur
milieu (infra-sons et ébranlements) Mais nous nous éloignons du sujet (peut
être pas tant que ça).
Pour continuer sur les perceptions animales, certaines sont beaucoup plus fines
et développées que chez l'homme (l'odorat et l'ouïe par exemple), ainsi que
peut-être la perception de champs électriques (par le pelage peut-être) ou de
micro-vibrations. Il n'y a qu'à observer certains animaux à l'approche d'un
orage, de même ils sont réputés s'affoler à l'approche d'un séisme ou d'une
éruption. (?) Mais c'est peut-être tout simplement leur ouïe qui les renseigne
sur l'approche d'un événement hostile. (?)
On remarque que toutes ces perceptions sont liées à des phénomènes ou grandeurs
physiques ou chimiques mesurables et que les appareils qui mesurent ces
grandeurs sont généralement des dispositifs expérimentaux très simples, sauf
pour les odeurs où un spectromètre de masse est nécessaire. Ce qui est plus
extraordinaire, c'est ce qui en est fait, c'est à dire le "traitement du
signal" appliqué à ces perceptions. Nos systèmes informatiques les plus
puissants n'arrivent pas à la cheville d'un individu quelconque pour ce qui est
de reconnaître un visage au milieu d'une foule par exemple. Idem pour le chien
qui vous reconnaît à l'odeur et qui perçoit immédiatement celui qui a peur de
lui.
Il faut aussi faire remarquer que toutes ces perceptions sont fonctionnelles,
leur fonction étant de permettre à l'être de se situer dans son environnement
et d'y survivre. Toutes ces stratégies sont en fait utilitaires.
La place de l'homme ?
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Quelle est la place de l'homme dans tout ceci ? En reste-t-il beaucoup
aujoud'hui pour soutenir que le statut biologique de l'homme n'est pas celui
d'un mammifère parmi d'autres sur notre petite planète ? Physiologiquement
l'homme est semblable aux autres mammifères, notamment le cochon et le singe
(c'est particulièrement criant chez certain(e)s !).
La particularité de l'homme est une hypertrophie cérébrale fonctionnelle qui
lui a permis d'atteindre un certain niveau de conscience et de complexité de
communication avec ses semblables (dont une des quintessences est la liste
spéléo). Ceci a conduit cet animacule proliférant dans la fine couche de
moisissure qui couvre la surface d'une petite planète dans une galaxie
quelconque à se décréter Maître de l'Univers et à prétendre que tout cet
univers a été créé rien que pour lui ! Beaucoup, par religion interposées,
continuent de penser ainsi, et même que le sous groupe de leur coreligionnaires
est le seul à accéder à ce statut supérieur. L'homme à ainsi une forte
propension à créer mythes, légendes, littérature, arts, sports, sciences,...
Autrement dit, sa culture. En bref, l'homme possède un ego démesuré, et il
travaille du chapeau.
Pas étonnant alors qu'il s'investisse en toute bonne foi (l'influence du milieu
mon pauvre) de pouvoirs et perceptions extraordinaires (la Force mon cher Jedi)
qui le différencient des "bêtes". Si donc nous devons rechercher des
perceptions particulières chez l'homme, c'est plutôt vers la région
hypertrophiée (le cerveau) qu'il faut se tourner. L'équipement sensoriel de
l'homme ne semble présenter rien de bien extraordinaire par rapport aux autres
mammifères, à moins d'y ajouter des trucs comme le sens du devoir ou le sens de
l'humour, et encore...
Détection avec baguettes ou pendule
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On a vu précédemment que l'objet manipulé par l'opérateur ne pouvait servir que
d'indicateur (d'aiguille) pour une action mécanique exercée par l'opérateur
lui-même. Il faut maintenant s'intéresser à la nature physique de l'effet
détecté.
Ces types de prospection permettent finalement à l'opérateur de trouver ce
qu'il désire : de l'eau, du vide (de l'air) et bien d'autres choses. Laissons
pour l'instant de côté le cas du pendule sur la carte topo. Le seul point
commun, c'est qu'il existe une discontinuité de composition, de masse
volumique, etc qui introduit une discontinuité dans les propriétés physiques du
milieu.
Si on examine les différentes actions à distance connues qui ont été citées au
paragraphe "causes des mouvements" (champ de gravitation, champ électrique,
champ magnétique, ondes électromagnétiques, ondes acoustiques, ajoutons les
flux de particules pour faire bonne mesure), les modifications provoquées par
la présence d'eau ou d'une cavité ne peuvent être qu'insignifiantes, et
généralement non mesurables, ou à la limite de détection des plus sensibles des
instruments dédiés à la mesure de ces grandeurs. Or nous avons vu que pour les
sens rencontrés dans le vivant, la sensibilité par rapport aux appareils était
plutôt médiocre, sauf pour l'odorat qui peut être très performant.
Il apparaît donc comme très improbable que la perception d'une cavité par
exemple puisse se faire sur la base de ces champs et ondes connus.
Faut-il envisager une détection par l'odeur, les effluves de la cavité étant
détectées par l'opérateur ? Dans ce cas, il serait aussi un "nez" dans d'autres
domaines. Et il serait plus efficace de dresser un "chien grottier".
Faut-il faire appel à une autre forme de champ, non encore découvert par la
"Science Officielle". Dans ce cas beaucoup de choses deviennent permises. Il
faut toutefois que ce champ ait un certain nombre de propriétés. Tout d'abord
il faut qu'il soit absolument indétectable par tous les dispositifs de mesures
ou récepteurs divers mis au point jusqu'à ce jour, sans quoi il aurait été
découvert, au moins sous la forme d'une perturbation parasite.
D'autre part il faut que ce champ soit généré ; ce peut être la veine d'eau ou
la galerie qui le produit, et l'opérateur doit posséder le récepteur approprié.
Ou bien le champ provient d'une source autre, par exemple le noyau de la terre,
et l'opérateur détecte la perturbation de ce champ quand il passe au dessus de
la galerie.
Ou bien enfin l'opérateur génère le champ qui se réfléchit (diffuse ?) sur la
galerie à détecter pour revenir vers lui et être détecté. C'est le principe du
radar ou de l'écho-location des chauve-souris.
Ce champ indétectable, sauf par le "sourcier" pose vraiment problème. Un
"rayonnement" ou un champ physique devrait pouvoir être détecté. Certains flux
de particules sont très difficiles à caractériser, par exemple les neutrinos.
Mais c'est parce qu'ils interagissent très peu avec la matière, et ne
permettraient donc pas de matérialiser la présence de l'eau ou de la cavité. Un
"bon" champ physique pour cet usage doit interagir avec l'eau ou la cavité pour
en donner une forme d'image pour le "sourcier". Comme il interagit avec la
matière et est généré par la matière (le sourcier est un être matériel !),
pourquoi diable serait-il impossible de le détecter !
Pour tenter une comparaison, prenons le cas de l'homme invisible. S'il
existait, il serait obligatoirement aveugle. En effet, la rétine de ses yeux
n'interagit pas avec la lumière visible; il ne peut s'y former d'image. Si il
se met à parler et que vous l'entendez, alors en collant une droite juste au
dessus de l'endroit d'où vient le son, vous entendrez obligatoirement un bruit
de cartilages broyés... C'est obligatoire puisque pour faire entendre sa voix
son corps doit être matériel. Par contre, sortez votre pistolet laser et
flashez le autant que vous voudrez, vous ne lui ferez aucun mal.
On arrive ainsi par le raisonnement précédent à une impossibilité, ou du moins
à une hypothèse très difficile à soutenir sur l'absence de détection.
Il y a un moyen bien simple de se tirer de cette impasse. C'est de supposer que
l'homme n'est pas uniquement matériel. Supposons qu'il ait le privilège unique
d'être également constitué d'une partie qui transcende le matériel, qui soit
placée sur un plan supérieur à la matière, de telle sorte que cette
super-substance possède sa propre physique et puisse interagir avec notre bête
matière ordinaire, sans que celle-ci s'en aperçoive, tout au moins sans que la
physique ordinaire ne puisse déceler l'information ainsi "subtilisée". Bref, on
pourrait appeler cela l'âme. D'accord, c'est pas tout neuf, d'autres y ont
pensé avant moi, mais personne n'a déposé de brevet sur l'âme après tout. Cette
âme est très docile, on peut lui donner toutes les propriétés adéquates pour
détecter et percevoir tout ce que l'on veut. L'émetteur et le détecteur sont
immatériels et l'âme peut faire ressentir au cerveau la présence ou l'absence
de ce que l'opérateur des baguettes est en train de rechercher. Les baguettes
jouent alors un double rôle : l'aiguille qui met en évidence de façon claire
les actions musculaires, mais aussi l'objet support d'un rituel permettant de
se déconnecter du monde matériel, juste un petit peu, pour que l'âme parle à
notre esprit.
Convainquant, n'est-il pas !
C'est pas bien extraordinaire ce que je raconte, ça arrive tous les jours : la
prière, la confession, le divan, les expériences mystiques, le bizutage, le
déficit de la fédé, le mauvais oeil, l'horoscope, l'envoûtement, le
désenvoûtement, le signe de croix en haut du P120, la techno, la baisse de la
TVA, la sorcellerie, le vaudou, la chiromancie, l'imposition des mains, la
sophrologie, le yoga, le spiritisme, les miracles, les baguettes, le pendule,
le marc de café, le chat noir sous une échelle etc.
Le pire, c'est que ça marche, la croyance fait des miracles et ne pas suivre
les préceptes mène à la punition. Une bonne dose de persuasion, une relation de
confiance, et on vous opère sans anesthésie, et vous n'avez vraiment (presque)
pas mal. A l'opposé, le stressé poursuivi par l'infirmière avec sa seringue
hurle avant qu'on le touche. Combien de témoignages aussi sur la prière pour
guérir les brûlures; les patients sont unanimes, ils sont soulagés de la
douleur et ils cicatrisent rapidement Et quand on est dans la merde, c'est tout
de même plus agréable de savoir (croire) que quelque chose (quelqu'un)
d'essence supérieure peut vous sauver la mise, et à l'heure de mourir, c'est
rassurant de croire qu'il y aura une suite.
Aah ! L'homme est un animal religieux, il a besoin de repères, de certitudes,
il a besoin qu'on lui dise ce qu'il faut penser, il a besoin de merveilleux. Le
merveilleux, je me souviens... Quand j'étais gamin, j'avais lu à la
bibliothèque les bouquins de Casteret et de Siffre. C'était l'exploration du
monde souterrain, sans frontières, sans limites, jusqu'à quelques années plus
tard, un autre bouquin où un couillon de géologue expliquait, dessin à l'appui,
les strates du calcaire reposant sur un méchant socle de granit. Mon monde
souterrain infini devenait limité, borné entre la surface et le granit, coincé
entre quatre falaises, misérable bout de mille-feuilles. J'ai été malheureux,
mais je m'en suis remis et j'ai même fait de la spéléo plus tard.
Revenons à nos baguettes.
Ce qui précède pour essayer de montrer :
- que les champs ou ondes connus ne conviennent pas,
- que l'ajout de champs physiques inconnus n'et pas satisfaisant non plus,
- donc qu'en restant dans le monde rationnel on aboutit à une impasse.
Pour expliquer, il faut ajouter les "choses de l'esprit", du supra-naturel pour
ne pas dire surnaturel, ce dernier mot ayant été trop galvaudé.
Je regrette d'avoir été virulent et sans doute méchant, mais ça soulage. En
fait, je l'ai déjà dit et le répète, je pense que la grande majorité des
manieurs de baguettes et de pendules sont de bonne foi et honnêtes dans leur
pratique. Il est même possible de trouver de l'eau ou des trous ou tout ce que
vous voulez, et avec une probabilité supérieure à la recherche au hasard.
Les baguettes ou le pendule seraient alors semblables au chapelet pour la
prière, ou la musique pour la boum. Un moyen de se libérer de notre esprit
rationnel et réducteur et de laisser s'exprimer l'instinct et l'intuition trop
souvent réprimés (opinion développée par Thierry Geyer dans son message du
10/02). Je n'irai pas jusqu'à suivre Thierry en invoquant des potentialités
oubliées basées sur la perception de perturbations indécelables dans les champs
magnétiques (je veux des mesures pour être convaincu du contraire). Par contre,
le spéléo, à force de traîner ses bottes sur les causses ou le lapiaz, de voir
des dizaines de trous, doit enregistrer de façon inconsciente des associations
de signes et d'indices. Il devient ainsi en quelque sorte un expert formé sur
le tas (de cailloux) et il n'est pas du tout certain que pour tous les
individus, ce soit la partie consciente et rationnelle du fonctionnement
cognitif (j'aurai pas dû écrire ce mot) qui soit la plus efficace. L'intuition,
basée sur l'expérience doit pouvoir être un outil d'une redoutable efficacité.
Je pense que par le même type de capacités mentales, mais cette fois pour
analyser l'humain et l'influencer ensuite par le discours et le geste, le curé
dans son confessionnal, le spirite avec son guéridon, le "voyant", le
guérisseur qui impose les mains, peuvent être efficaces aussi (on parle de
psycho-somatique je crois).
J'ai parlé plus haut de la reconnaissance de formes est d'images (un visage
dans une foule), et du premier abruti venu qui surclasse de plusieurs ordres de
grandeur les meilleurs systèmes informatiques et fait même mieux que des
individus réputés intelligents. Quel pourcentage de nos capacités
intellectuelles utilisons nous pour la pensée rationnelle ? Quelle est la
"puissance de calcul" de notre inconscient ? L'utilisation du rituel des
baguettes pourrait libérer chez certains ce travail caché et conduire à des
résultats pertinents. Pas besoin de faire appel à des perceptions
extra-sensorielles ! En fait, tout est dans la tête, c'est une utilisation plus
efficace des pouvoirs cachés de notre cerveau, mais uniquement par un
traitement plus efficace de l'information disponible à partir de nos sens
"ordinaires".
A noter (en manière de plaisanterie) qu'en prospection certains spéléos n'ont
même pas besoin de baguettes, c'est carrément le délire sans avoir besoin de
béquilles. Ils décrivent depuis la surface la succession des puits, des
étroitures et des méandres qui aboutissent au méga-collecteur qui résurge
(exurge) à perpète. Presque une fiche d'équipement !
UN DERNIER MOT SUR L'EFFICACITE
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La mesure de l'efficacité de ces méthodes ne peut être que le résultat d'une
étude statistique pertinente, ce qui suppose l'emploi d'une méthodologie
précise et validée. En aucun cas une énumération anecdotique d'exemples où ça a
marché ne pourra remplacer une telle étude. Il faudrait citer aussi tous les
échecs, sans en oublier un seul, mais ceux là, on préfère justement les
oublier, ou plutôt ceux qui les subissent passent à autre chose et ne restent
que les témoignages de réussites.
Les études portant sur l'efficacité des thérapeutiques pour certaines maladies
sont un excellent exemple de telles études statistiques. Il est bien connu
qu'elles sont lourdes à mettre en oeuvre, durent des années et qu'elles donnent
ensuite souvent lieu à des polémiques acharnées sur la validité es résultats.
Pour réaliser un test valide des qualités intrinsèques de la méthode, il
faudrait tester successivement et sans concertation une centaine de béotiens
complets en ce qui concerne le karst et leur faire prospecter un secteur sous
lequel passe un unique réseau connu (il ne faudrait pas d'autres cavités
inconnues, mais va savoir... !) Puis dans un deuxième temps reprendre le test
avec des spéléos avertis (des vrais, pas des coureurs de classique avec
amarrage sur le pare-choc du 4x4), eux aussi ignorants du secteur concerné.
Ensuite supposons une grande esplanade avec en dessous un beau gros égout, ou
bien une forte canalisation d'eau, pas d'indices extérieurs apparents et
reprenons les mêmes candides non speleo puis speleo. Qui s'y colle pour
l'organisation ?
Au fait, si une horde de speleos passe en courant dans le gros égout, ça fait
l'équivalent du passage d'une tonne d'eau en quelques secondes (plus un peu
d'alcool j'imagine). Cela influencerait-il la baguette ?
Enfin une question. En ville, il y a plein de canalisations d'eau, de gaz ,
d'électricité, de téléphone, les égouts, ... Que ressent le sourcier ? Peut-il
distinguer des choses ? Tout est-il brouillé ?
M'enfin, le débat n'est pas clos.
André de Roy
Plus fort que les braguettes de sorciers!
Histoire divinatoire:
C'était lors d'un camps avec les Vulcains sur le massif du J.B.
Au cours d'une journées de prospection, deux gugusses commencaient à me les gonfler sérieux en
gratant tout les terriers, alors que le lapiaz regorgeait de puits vierges...
Du coups, je mitonne une grosse farce, je repère dans une prairie un minuscule orifice terreux, de
quoi pêter le bassin d'une musareigne, je briefe les deux gaziers avec mon air le plus sérieux, leurs
explique avec l'attitude de "celui-qui-sait", que je "sens" un gouffre dessous, je decris les puit,
et predis au moins -70.
La mystification est prise derechef pour argent comptant, les deux troudechiotonautes attaquent sans
tarder, nous rentrons au camps en rigolant, pas peu fiers de notre coups tordu.
Au camps le repas se passe à plaisanter encore sur les misérables taupes crédules qui ne sont pas
rentrées et doivent gratter desespérement.
Les heures passent, et nos amis finissent par arriver, radieux et crottés, la désob a donné au bout
de deux mètres, il sont a -80 après une sucession de puits correspondant à ma description!
Evidement, nous avons pris un air entendus (ce fut difficile, vu notre stupéfaction) : "si on vous
l'a dit...."
On est quand même allé voir le lendemain, des fois qu'à leur tour ils se soient foutus de notre
gueule...C'était vrai!
Et quand je leur ai avoué la farce, l'un d'eux ne m'a jamais cru, persuadé d'avoir à faire à un
"don".
Morale: "fait gaffe en designant le naïf de ne pas être devant un mirroir".
Sinon, pour ceux qui se gavent de certitudes basées sur la techno-sciences : les apotres de celles
ci, ne se gourrent'ils pas dans les grandes longueurs régulièrement?
Nos gomeux "experts" n'avaient'ils pas affirmé sur un ton péteux que l'Erika ne présentait aucuns
danger de marée noires, avec mout explications "scientifiques"?
Et puis, c'est quoi ce terrorisme intello-de-mes-deux qui veut toujours que l'on crois, ou ne crois
pas?
En tout cas, ca fait CROÂÂ-SSER!
Et le million, qu'ils se le foutent au cul! la "magie" de l'existence et des éléments vaut beaucoups
plus, pour ceux qui veulent bien la voir, et pas besoin de croire!
A vouloir croire ou ne pas croire à tout prix nous détruisons cette magie, et ce million n'est qu'une
liasse inerte de nos prétentions!
La spéléo, je l'ai découverte à l'age de 8 ans en compagnie d'un "papet" de 70 ans, Joseph BAROU du
coté de Minerve dans l'Aude.
Ce fut une vraie "initiation" "magique", la garrigue, les grottes, gorges, gouffres devenaient des
espace mystérieux, envoutants.
Sans que je m'en doute, le "papet" au cours de ces sorties "initiatiques" m'enseignait quelque chose
de fondamental qui me marquera à jamais : la magie des choses, l'extraordinnaire dans le simple, et
tant d'autres encore...
Et peut-être que tenir une fourche de coudrier, c'est tout simplement s'en remettre au éléments,
rever que l'on est pas dans la situation desespérante ou tout est codifié, expliqué, en équation,
s'en foutre royalement de "la productivité du geste".
Essayez donc, chiantifiques et ingénieurs à hélice, sentez ces baguettes dans vos doigts, videz vos
esprit de vos GPS, de savoir si votre mobile recois bien sur le massif, vos bouclages savants, sentez
la brise, vos pieds peser, laissez votre esprit s'échapper de sa prison rationnelle et s'ouvrir aux
éléments.
Tiens, vous sentez que vous êtes un peu plus "là" qu'avant.
Vous voyez? pas besoin de savoir si "ca marche, ou pas"...d'affirmer ou d'infirmer, bienvenue dans le
"dream time" ou il n'est nul besoin de se justifier pour...respirer!
C'est comme flatuler un bon coups, glisser sur une bonne cuite joviale et princière: c'est salutaire!
Vivre la "magie" de l'existence c'est le meilleur vaccin contre les gurus, foufounologue,
visionnaires pathétiques, la "rabannite".
A l'oublier on se retrouve plus vite que l'on ne le crois en rang serré derrière un petit moustachu
hurleur et monoglandiste, ou à genoux devant un tabernacle.
"les catastrophes le plus irrémédiables, les plus infamantes, ne sont pas celles où s'écroulent nos
maisons, ce sont celles qui déciment nos féeries"
Louis Ferdinand Celine
Photo : Joseph à 80 ans (humble spéléologue, et bien plus...) avec échelles et treuil "maison", si ça
vous dit, je vous raconte la genèse des échelles métalliques qui sont sur le cliché.
Bibige
PS : si il y a sur la liste des gars du côté d'Olonzac (11), peuvent'ils me dire si le petit musée
crée par Joseph (derrière la mairie) existe encore?
Si il a disparu...alors, c'est une catastrophe...Célinniene.
Pour en savoir plus, voir le site de Thierry Maillard :