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L'altimètre n'est pas un appareil de mesure de l'altitude. C'est un appareil de mesure de la pression atmosphérique qui permet d'estimer un dénivelé entre deux points. Il est donc possible de l'utiliser pour évaluer l'altitude d'un point avec une précision qui dépend de nombreux paramètres.
Il existe de nombreux altimètres sur le marché, leur qualité est souvent très variable et ne peut malheureusement pas être évaluée sans entrer dans le détail des spécifications du mode d'emploi.
Il faut tout d'abord distinguer deux notions qui sont souvent confondues :
La précision d'un altimètre est dégradée par :
Un altimètre compensé en température, est conçu pour avoir une dérive en température très faible à une température donnée (environ 20°C)
L'estimation de la précision d'une mesure demande une bonne connaissance de son altimètre, ou de ses spécifications.
Toute mesure d'altitude doit être précédée d'un calage de l'altimètre, il faut pour cela régler la lecture de l'altitude, sur l'altitude ou l'on se trouve. Ce calage est suffisant pour une lecture simple de l'altitude, si l'on ne recherche pas une précision optimum.
Pour une bonne précision de mesure de l'altitude, il faut un altimètre précis et l'utiliser correctement.
Pour caler l'altimètre, il faut connaitre l'altitude
précise du point ou l'on se trouve. Typiquement, on utilise
une carte IGN, les courbes de niveaux indiquent l'altitude en tout
point, mais elles peuvent manquer de précision. Il est
préférable de choisir l'un des nombreux points ou
l'altitude est indiquée.
Dans la mesure du possible, il vaut mieux choisir un point dont
l'altitude est proche de l'altitude du point que l'on veut mesurer.
Au moment du calage, l'altimètre doit être à
une température stable. Le calage doit être suivi de
plusieurs lectures pour confirmer qu'il est correct. Ce calage
précis sert de référence aux mesures qui vont
suivre, on suppose que la pression atmosphérique reste
constante pendant la durée de la mesure.
Il faut se méfier des périodes de changement de temps
ou de grand vent, le changement de pression peut faire évoluer
l'altitude lue de plusieurs dizaines de mètres en quelques
heures.
Au moment de la lecture, l'altimètre doit être à une température stable.
Si l'altimètre n'est pas complètement
compensé en température, la lecture doit être
corrigée de sa dérive. Il faut connaître la
température de calage, la température de lecture, et la
dérive de l'altimètre en m/°C.
La dérive de l'altimètre peut être estimée
en plaçant l'altimètre à différentes
températures et en traçant la courbe d'altitude lue, en
fonction de la température. Il faut attendre la stabilisation
de la température pour chaque lecture.
Sur un altimètre mécanique, le jeu de fonctionnement induit une erreur de reproductibilité de la mesure. Il est possible de réduire cette erreur si l'on rattrape ce jeu. Sur l'altimètre THOMEN que j'utilise, le jeu peut être réduit de 30m à 3m en utilisant la méthode suivante :
Si l'altitude du calage est très différente de l'altitude lue, il faut compenser la lecture en fonction de la température extérieure.
En effet, la conversion Pression/Altitude est basée sur une atmosphère standard, c'est-à-dire une atmosphère dont la température est de 15°C au niveau de la mer, et qui décroît de 6,5°C tout les 1000 m. Si l'air est plus froid que la température normale, il sera plus dense, et donc le dénivelé lu sera plus grand que le dénivelé réel. La correction à faire est de 4 m par tranche de 1000 m de dénivelé, et par degré d'écart par rapport à la température normale.
Exemple de calcul simplifié :
Le calage de l'altimètre est fait à une altitude de
1234 m, la température extérieure est -8°C
L'altitude lue est 2300 m, la température extérieure
est -12°C
La température normale à 1234 m est : 15°C -
1,234 X 6,5°C = 7°C
La température normale à 2300 m est : 15°C - 2,300
X 6,5°C = 0°C
La température moyenne normale de la couche d'air est :
(7°C + 0°C) / 2 = 3,5°C
La température moyenne réelle de la couche d'air est :
((-8°C) + (-12°C)) / 2 = -10°C
La température à compenser est : (-10°C) -
(3,5°C) = -13,5°C
La compensation en altitude est : (-13,5°C) X 4 X (2,300 - 1,234
m) = -58 m
L'altitude réelle est donc : 2300 m -58 m =2242 m
S'il est possible de revenir au point de calage après la mesure, une lecture de l'altitude permet de connaître l'évolution de la pression durant la mesure. Une correction peut être faite en supposant que l'évolution à été régulière.
Si l'atmosphère est très perturbée, ou si l'on ne peut pas faire la mesure dans un délai raisonnable après le calage de l'altimètre, il est possible de travailler en différentiel avec deux altimètres. Un altimètre est installé en un point fixe, et est calé en même temps que l'autre. Le décalage de l'altitude de l'altimètre fixe est noté en fonction du temps, et sera déduit des mesures de l'autre altimètre.
S'il n'y a pas de courant d'air, la même méthode
s'applique, il faut prendre la température de l'air de la
grotte comme température extérieure pour le calcul de
la compensation.
S'il y a du courant d'air, ou un siphon sur le trajet, on ne peut
rien dire.